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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/133

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croiroit pas avoir dîné sans cela. Enfin, quand Mylord s’étoit gorgé de ce breuvage mixtionné ; quand il avoit fumé tout son saoul, & roté comme un pourceau, il s’endormoit les jambes sur la table.

Je ne me serois pas volontiers habituée à tant de crapule & de saloperie, si je n’y avois pas trouvé un avantage considérable. Quoique Mylord ne fût rien moins que généreux, j’en tirois tout ce que je voulois. Il n’étoit question que de décrier mes Compatriotes, de boire au Roi George, & de donner à tous les diables le Pape & le Prétendant. Moyennant ce petit trait de complaisance, j’avois la liberté de lui vuider toutes ses poches. J’en attrapai un jour la valeur de plus de trois cens louis en marchandise, pour une couple de santés que je bus. Je lui dis que je voulois me faire faire une espéce de deshabillé de fantaisie, & que comme je lui connoissois le gout excellent, je le priois de m’accompagner dans quel-