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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/165

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ne vous aient point tuée. Votre mal auquel ils n’ont rien connu, n’est point une affection du corps, mais un dégout de l’esprit, causé par l’abus d’une vie trop délicieuse. Les plaisirs sont à l’ame ce que la bonne chére est à l’estomac. Les mêts les plus exquis nous deviennent insipides par habitude : ils nous rebutent à la fin, & nous ne les digérons plus. L’excès de la jouissance vous a, pour ainsi dire, blasé le cœur & engourdi le sentiment. Malgré les charmes de votre condition actuelle, tout vous est insupportable. Les soucis accablans vous suivent au milieu des fêtes, & le plaisir même est un tourment pour vous. Voilà votre état. Si vous voulez suivre mon avis, fuyez le commerce bruyant du monde : ne faites usage que d’alimens salubres & substantiels : couchez-vous de bonne heure, & soyez matinale : prenez de l’exercice : ne fréquentez que des personnes dont l’humeur