Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/20

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

j’entrai dans les Thuileries. Je fis d’abord presque le tour du Jardin sans songer à ce que je faisois. Enfin, un peu revenue de mes premiers transports, je m’assis sur la terrasse des Capucins. Il y avoit un demi quart d’heure que j’y rêvois au parti que je prendrois, lorsqu’une petite Dame, vêtue assez proprement, & d’un maintien décent, vint se mettre à côté de moi. Nous nous saluames réciproquement, & liames conversation par les lieux communs ordinaires de gens qui ont envie de jaser, quoiqu’ils n’aient rien à se dire. Ah ! mon Dieu, Mademoiselle, ne sentez-vous pas qu’il fait bien chaud ? Excessivement chaud, Madame. Heureusement il fait un peu d’air. Oui, Madame, il en fait un peu. Oh ! Mademoiselle, que de monde il y aura demain à Saint-Cloud si ce tems-ci continue ! Assurément, Madame, il y aura beaucoup de monde. Mais, Mademoiselle, plus je vous considére, & plus je crois vous connoître. N’ai-je point