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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/21

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eu le plaisir de vous voir en Bretagne ? Non, Madame, je ne suis jamais sortie de Paris. En vérité, Mademoiselle, vous ressemblez si parfaitement à une jeune personne que j’ai connue à Nantes que l’on vous prendroit l’une pour l’autre. Au reste, la ressemblance ne vous fait aucun tort : c’est une des plus aimables filles qu’on puisse voir. Vous êtes bien obligeante, Madame, je sais que je ne suis point aimable ; & c’est un effet de votre bonté. Après tout, que me serviroit-il de l’être ? En prononçant ces derniers mots, il m’échappa un soupir, & je ne pus m’empêcher de laisser tomber quelques larmes. Eh ! quoi, ma chere Enfant, me dit-elle d’un ton affectueux, en me pressant la main, vous pleurez ? qu’avez-vous donc qui vous chagrine ? vous est-il arrivé quelque disgrace ? Parlez, ma petite Poule ; ne craignez pas de m’ouvrir votre cœur : comptez entiérement sur la tendresse du mien, & soyez sûre que je suis prête