Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/40

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de sa générosité ; car il m’a paru extrêmement satisfait de vous. Au reste, ma chere Enfant, il ne faut pas croire que toutes nos pratiques soient aussi bonnes, & paient si grassement. Dans toute sorte de négoce il y a gain & perte : le bon recompense le mauvais : n’est pas marchand qui toujours gagne. On doit prendre les bénéfices avec les charges. Vraiment notre métier seroit un Pérou sans les fausses passades. Mais, patience ; les assemblées du Clergé commenceront bientôt ; je me flatte que vous verrez rouler l’argent ici. Vanité à part, ma maison n’est pas mal famée. Si j’avois autant de mille livres de rente que j’ai reçu chez moi de Prélats & d’Abbés de conséquence, je serois en état de faire la figure d’une Reine. Après tout, j’aurois tort de me plaindre. J’ai, Dieu merci, de quoi vivre, & je pourrois me passer de travailler ; mais qui n’est bon que pour soi,