Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/39

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m’étonnoit au point que je ne savois que penser. Je crus, ou que Mr. le Président s’étoit mépris, ou que c’étoit l’usage chez les gens d’un certain ordre de s’y prendre de cette façon. Si c’est la mode, me disois-je à moi-même, il faudra bien tâcher de m’y conformer. Je ne suis pas plus délicate qu’une autre. Les premiers essais en tout genre, sont un peu rudes ; mais il n’est rien à quoi l’on ne puisse s’habituer à la longue. Je me suis bien habituée au tracas de Pierrot : & cependant ce n’a pas été sans peine dans les commencemens. J’étois occupée à ce soliloque intéressant, lorsque la Florence rentra. «  Eh bien ! petite mere, me dit-elle en se frottant les mains, n’est-il pas vrai que Mr. le Président est un aimable homme ? Vous a-t’il donné quelque chose ? » Non, madame, répondis-je. « Tenez, reprit-elle, voilà un louis d’or qu’il m’a chargé de vous remettre. J’espére que ce ne sera pas la seule marque que vous éprouverez