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Page:Fougeret de Monbron - Margot la ravaudeuse.djvu/48

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On ne sauroit s’imaginer, sans l’avoir expérimenté, à quel excès les hommes portent la débauche dans le délire de leurs passions. J’en ai connu nombre qui mettoient toute leur volupté à battre ou être battus, de façon qu’après que j’avois souffleté, rossé, étrillé, j’étois souvent obligée de subir la même peine à mon tour. Il doit paroître, sans doute, bien étonnant qu’il se trouve des filles assez patientes pour soutenir un pareil genre de vie ; mais que ne font point faire le gout du libertinage, l’avarice, la paresse & l’espoir d’un avenir heureux !

Pendant environ quatre mois que je demeurai chez Madame Florence, je puis me vanter d’avoir fait un cours complet dans la profession de fille du monde, & que lorsque je sortis de cette excellente école, j’avois assez d’aquis pour le disputer à tous les luxurieux anciens & modernes, dans l’art profond de varier les plaisirs, & dans la pratique de toutes les possi-