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DESCARTES.

de cette loi comme si elle manifestait une intention et une finalité.

Il est un autre grand principe de la mécanique moderne dont on veut faire exclusivement honneur au génie de Newton. C’est le principe de l’égalité de l’action et de la réaction. Descartes y touche de bien près dans les corollaires de sa troisième loi : « Quand un corps en pousse un autre, ce corps ne peut lui donner aucun mouvement qu’il n’en perde en même temps autant du sien, ni lui en ôter que le sien ne s’augmente d’autant ».

On le voit, si Descartes s’est trompé sur plusieurs des lois particulières du choc, il n’en a pas moins formulé avec exactitude et réduit le premier en système ces grandes lois générales du mouvement qui sont les vraies raisons de l’évolution cosmique.

De la mécanique universelle Descartes a déduit, bien avant Laplace, la mécanique céleste. C’est même lui, et non pas Newton, qui, le premier, eut l’idée féconde d’expliquer par un seul et même mécanisme la pesanteur à la surface de la terre et les révolutions des planètes autour du soleil. Il n’a pas, comme Newton, vu la pomme tomber, pour se demander ensuite, par analogie, comment la lune ne tombait point sur la terre ; mais, grâce à la puissance de son génie synthétique, il a embrassé d’avance tous les corps de l’univers dans les mêmes lois du « mouvement rotatoire ».

Roberval, dans son Aristarque, en 1644, attribuait à chaque particule matérielle la propriété d’attirer