erreur qui est devenue un malheur ? Nul mieux que lui n’a flagellé même certaines unions prétendues heureuses.
Hélas ! cette pauvreté de l’âme à deux ! Hélas ! ce misérable contentement à deux !
Mariage, c’est ainsi qu’ils appellent tout cela ; et ils disent que leurs unions sont contractées au ciel !…
Ne riez pas de pareils mariages ! quel est l’enfant qui n’aurait pas raison de pleurer sur ses parents ?
Cet homme me semblait respectable et mûr pour le sens de la terre ; mais lorsque je vis sa femme, la terre me sembla une demeure pour les insensés.
Zarathoustra voudrait que la terre entrât en convulsions lorsqu’un saint s’accouple à une oie. Voyez ce héros qui part en chasse de vérités ; il ne capture « qu’un petit mensonge paré » ; et il appelle cela son mariage !
Cet autre était calme et froid dans ses relations ; il choisissait ses amis avec discernement. D’un seul coup il a gâté sa société pour toujours ; et il appelle cela son mariage. Beaucoup de courtes folies, c’est ce qu’on nomme de l’amour. Et le mariage met fin à beaucoup de folies, pour en faire une longue bêtise. Le flambeau de Zarathoustra éclaire des chemins supérieurs, que les hommes doivent suivre.
Un jour vous devrez aimer au-dessus de vous ! Apprenez donc’d’abord à aimer C’est pourquoi il vous fallut boire l’amer calice de votre amour.
Il y a de l’amertume dans le calice, même dans le calice du
meilleur amour. C’est ainsi qu’il se fait désirer le surhumain, c’est ainsi qu’il se fait voir à toi, le créateur !
Soif du créateur, flèche et désir du surhumain : dis-moi, mon frère, est-ce là ta volonté de mariage ?
Je sanctifie une telle volonté et un tel mariage.
Ainsi parlait Zarathoustra.
Isaïe n’eût pas parlé mieux. On ne voit pas, ici encore, ce que Zarathoustra apporte de vraiment nouveau à la