tructions d’une pensée aveuglée par la satisfaction de
soi et par le désir du neuf, là, dis-je, était l’âme
véritable, l’âme haute et profonde, l’âme lumineuse et
obscure, l’âme aimante et aimée du prophète Zarathoustra.
« Ô ciel au-dessus de moi, ardent ! Toi mon bonheur au lever du soleil ! Le jour vient : séparons-nous ! Ainsi parla Zarathoustra. »
« Un voyant, un volontaire, un créateur, un avenir lui-même et un pont vers l’avenir ! Ainsi parla Zarathoustra. »
« J’aime celui qui veut créer au-dessus de lui-même et qui périt ainsi. Ainsi parla Zarathoustra. »
« Ô ciel au-dessus de moi ! tous mes voyages n’étaient que des misères : Toute ma volonté veut voler vers toi ! Ainsi parla Zarathoustra. »
« Je vous enseigne l’Ami dans lequel le monde entier est achevé : une coupe du bien, l’ami créateur. Ainsi parla Zarathoustra. »
« Toute ma vieille sagesse sauvage sur le doux gazon de vos cœurs, mes amis ! Elle voudrait mettre tout ce qu’elle a de plus cher sur votre amour. Ainsi parla Zarathoustra. »
« Je suis toujours la terre et l’héritage de votre amour, fleurissant pour votre mémoire de mille fleurs sauvages, mes bien-aimés. Ainsi parla Zarathoustra. »
« Où il y a des tombeaux, il y a des résurrections. Ainsi parla Zarathoustra. »
Comme il a son dogme de la rédemption,
Zarathoustra, en effet, a aussi son dogme de la résurrection.
Nous renaîtrons non pas une fois, mais une infinité de
fois, et nous ressusciterons tels que nous sommes, sans
changement, revenant sans cesse non pas à une vie
meilleure, mais à la même vie, aspirant, sans pouvoir
l’atteindre, au même ciel haut et pur qui couvre nos têtes.