Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/122

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que l’un d’eux, par exemple, peut très bien avoir fonctionné à Bruxelles alors qu’un tromomètre normal, qui en diffère fort peu, a signalé l’arrivée de la secousse à Douai.

Enfin contre l’hypothèse d’un développement de courants locaux, nous pouvons ajouter que les appareils télégraphiques de Nice, de Menton, de Gênes, disposés au moment du tremblement de terre de telle sorte qu’un courant de très faible intensité en eût fait fonctionner les sonneries, sont demeurés muets malgré la multiplicité des fils qui y aboutissaient.

Il est donc à peu près certain que la perturbation constatée le 23 février dernier dans le tracé des courbes magnétiques est le résultat direct de transmission des tremblements de terre à grande distance.

L’opinion que nous soutenons ici est loin d’être partagée par tous les physiciens. En France, M. Mascart, au Japon, MM. Milne et Gray sont d’avis que les perturbations magnétiques en question sont dues au développement de courants électriques produits par la commotion du sol.

Milne et Gray, qui depuis dix ans observent attentivement les effets des tremblements de terre japonais, ont constaté que chacun de ces séismes, même les plus faibles, amenait toujours une déviation brusque de l’aiguille aimantée. De plus, dans les expériences qu’ils ont faites sur les mouvements du sol causés par des explosions de dynamite, ils ont constaté la production constante de phénomènes du même genre. Le galvanomètre employé