Page:Fouqué - Les Tremblements de terre.djvu/15

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

blant épargner une localité que pour la frapper plus sûrement le lendemain.

En 1811, le tremblement de terre qui a désolé la vallée du Mississipi a suivi une marche analogue. Après avoir débuté aux environs de l’embouchure du fleuve, on l’a vu peu à peu en remonter le cours, ruinant l’une après l’autre les cités bâties sur ses rives et arriver au bout d’une année aux confins des grands lacs du Canada.

Les tremblements de terre qui manifestent immédiatement leur action sur l’aire la plus étendue ne sont pas nécessairement les plus violents. Celui des Calabres, malgré sa marche lente et progressive, a été l’un des plus désastreux que l’on connaisse.

On voit, d’après ce qui vient d’être dit, que l’épicentre est à la surface du sol l’image de ce qu’est le centre d’activité séismique dans les profondeurs ; localisé, quand celui-ci est restreint ; allongé, quand le lieu où siège la cause de l’ébranlement est une cassure aplatie de l’écorce terrestre ; fixe, quand le foyer souterrain se maintient au même point ; mobile avec lui quand il se déplace, et tout cela en rapport avec la constitution géologique de la région qui est le théâtre du séisme.

Cette corrélation explique le maintien remarquable observé souvent dans la disposition des épicentres qui se succèdent dans une même localité, rapidement ou à de longs intervalles, car la cause profonde des séismes, quelle que soit sa nature, a la plus grande tendance à se maintenir souterrainement dans les mêmes conditions de