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RENONCEMENT

parmi les icoglans du grand Kaïmakan !
Les Boyards de Russie au manteau d’astrakan
décrottaient mes souliers. L’Empereur de la Chine,
pour monter à cheval me prêtant son échine,
osa me dire un mot sans ôter son chapeau :
je l’écorchai tout vif et revendis sa peau
très cher à Félix Faure ! Encore qu’impubère
(on me voit tous les goûts de feu César Tibère)
je déflorai la sœur du Taïkoun ; je crois
qu’il voulut rouspéter : je fis clouer en croix
ce bélître, piller, huit jours, sa capitale
et dévorer son fils par un onocrotale !
Ayant sodomisé Brunetière et Barrès,
j’exterminai les phansegars de Bénarés !
À Byzance qu’on nommme aussi Constantinople,
ô Mahomet, je pris ton drapeau de sinople
pour m’absterger le fondement et j’empalais,
chaque soir, un vizir au seuil de mon palais !
Ma dague, messeigneurs, n’est pas fille des rues :
elle a trente-et-un jours dans le mois ses menstrues !
En pissant j’éteignis le Vésuve et l’Hekla ;
le mont Kinchinjinga devant moi recula !
Voulant un héritier, sur les bords du Zambèze
Où nage en reniflant l’hippopotame obèse,