Page:Fourest - La Négresse blonde, 1909.djvu/35

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dans la forêt, séjour du mandrill au nez bleu,
sous le ciel coruscant et les rayons de feu
d’un soleil infernal que le Dyable tisone,
j’eus quatorze bâtard jumeaux d’une Amazone.
Parmi ces négrillons, j’élus pour mettre à part
le plus foncé, jetant le reste à mon chat-pard !
La Reine de Saba, misérable femelle,
voulut me résister : je coupai sa mamelle
senestre pour m’en faire une blague et, depuis,
je fis coudre en un sac et jeter en un puits
la fille d’un rajah parce que son haleine
était forte et je fus aimé d’une baleine
géante au Pôle Nord (palsambleu ! c’est assez
pervers, qu’en dites-vous ? l’amour des cétacés !)
Fort peu de temps avant que je ne massacrasse
l’affreux Zéomébuch et tous ceux de sa race,
dans la jungle où saignaient des fleurs d’alonzoas
je dévorai tout crus huit cent mille boas,
et je bus du venin de trigonocéphale !
La rafale hurlait ! je dis à la rafale :
« — Qu’on se taise ! ou mordieu… »… La rafale se tut !
Répondez ! Répondez, bonzes de l’Institut :
mon Quos ego vaut-il celui du sieur Virgile ?
Or — j’atteste ceci la main sur l’Évangile ! —