Page:Fourest - Le Géranium ovipare, 1935.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


HISTOIRE (LAMENTABLE ET VÉRIDIQUE)
D’UN POÈTE SUBJECTIF ET INÉDIT


Au moins furent-ils imprimés, petite chose immense.
(Paul Verlaine).


Sentimental et sensitif,
plein de rancœur, un peu moqueur
il faisait des vers subjectifs,
de ces vers où l’on dit : « Mon cœur ! »
— « Mon cœur c’est ci, mon cœur c’est ça
« mon cœur fait ci, mon cœur fait ça,
« Mon cœur par-ci, mon cœur par-là ! »…
Il s’analysait puissamment,
subtilement et doctement !

Il faisait des vers subjectifs
et quand il avait dit : — « Mon cœur… »
à la rime il collait : « Moqueur »
ou bien « liqueur » ou bien « rancœur »,
ne voulant rimer, quant à lui,
qu’avec la consonne d’appui…
— « Mon cœur c’est ci, mon cœur c’est ça,
« mon cœur fait ci, mon cœur fait ça,
« mon cœur par-ci, mon cœur par-là ! »