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CHAPITRE I

changement. Il en serait de même d’une multitude d’autres corps, n, p, q, r, dont chacun serait mis séparément en contact parfait avec la masse M ; ils acquerraient tous la température constante Ainsi le thermomètre étant successivement appliqué aux différents corps m, n, p, q, r… indiquerait cette même température.

39.

L’effet dont il s’agit est indépendant du contact, et il aurait encore lieu, si le corps m était enfermé de toutes parts dans le solide M, comme dans une enceinte, sans toucher aucune de ses parties. Par exemple, si ce solide était une enveloppe sphérique d’une certaine épaisseur, entretenue par une cause extérieure à la température et renfermant un espace entièrement vide d’air, et si le corps m pouvait être placé dans une partie quelconque de cet espace sphérique, sans qu’il touchât aucun point de la surface intérieure de l’enceinte, il acquerrait la température commune ou plutôt il la conserverait s’il l’avait déjà. Le résultat serait le même pour tous les autres corps n, p, q, r, soit qu’on les plaçât séparément ou ensemble dans cette même enceinte, et quelles que fussent d’ailleurs leur espèce et leur figure.

40.

De toutes les manières de se représenter l’action de la chaleur, celle qui paraît la plus simple et la plus conforme aux observations, consiste à comparer cette action à celle de la lumière. Les molécules éloignées les unes des autres se communiquent réciproquement à travers les espaces vides