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ii
PRÉFACE.

reconnus par la commission de la Commune, inscrits sur le tableau officiel et récompensés par le décret de l’Assemblée nationale, constituant dès lors une sorte de légion d’honneur, avec sa décoration, son uniforme et des privilèges qui excitèrent le respect des uns, la jalousie et les récriminations des autres, notamment des gardes-françaises.

Ils ont eu leur histoire civile et leur histoire militaire, dont les péripéties diverses se déroulent ici pour la première fois, non seulement jusqu’à la fin de la Révolution, mais sous la monarchie de Juillet et jusqu’après les journées de février 1848. Ce n’a pas été, qu’on me permette de le dire, une œuvre médiocrement laborieuse d’en rechercher tous les éléments, de les contrôler, de les grouper, d’éclairer les points obscurs, de ressusciter les physionomies qui ont leur personnalité, de réfuter les erreurs reçues et de dissiper les légendes, d’abord en ce qui concerne les Vainqueurs, puis dans les questions annexes, comme celle des prisonniers délivrés par le peuple le 14 juillet. Mais aussi quel plaisir, quand, au prix d’efforts prolongés, de recherches opiniâtrement reprises, se rapprochant, se soudant, se rectifiant l’une l’autre, on voit enfin sortir de l’ombre qui les recouvrait, prendre forme, se dessiner peu à peu avec plus de fermeté et de précision, tant de faits peu connus, tant de personnages secondaires, mais caractéristiques ; qu’on les voit se débrouiller, se fixer et qu’on met enfin la main sur