En cela un Parisien ?
Le bon Guillaume sans malice
Vous est couverture propice, [270]
Pour sûrement brider l'amour.
Si fussiez allé chaque jour
Cependant qu'Alix était fille,
Planter en son jardin la quille,
À l'envi chacun eût crié : [275]
Mais depuis qu'on est marié,
Si cent fois le jour on s'y rend,
Le mari est toujours garant :
On n'en murmure point ainsi.
Et puis en cette ville-ci [280]
On voit ce commun badinage,
De souffrir mieux un cocuage,
Que quelque amitié vertueuse.
Après, mon amour est douteuse :
Et je crains que cette mignarde [285]
D'aller autre part se hasarde.
Car ses femmes ainsi friandes,
Suivent les nouvelles viandes.
Et puis qui ne serait jaloux
D'un entretien qui m'est tant doux ? [290]
Dès lors que fais chez elle entrée,
Je la trouve exprès apprêtée,
Ce semble, pour me recueillir :
Elle me vient au col saillir,
Elle me lace doucement, [295]
Et puis m'étreint plus fortement,
J'entends si Guillaume est dehors,
Bonjour mon Tout, dit-elle alors :
Mais si quand elle entend ma voix,
Elle sent le cocu au bois, [300]
Ou bien en quelque lieu voisin,
Bonjour (dit-elle) mon Cousin.
Et quoi plus ?
Nous entrons dedans,
Et jà d'un désir tous ardents
Nous mirons nos affections [305]
Au miroir de nos passions,
Qui sont les faces de nous deux :
Souvent mollement je me deulx