Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 1, Garnier.djvu/62

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Déjà trop ici je séjourne,

Vers Monsieur ores je retourne,

Qu'à son vueil j'ai tantôt laissé

À demi, ce semble, insensé, [1550]

En si triste et malheureux soin :

Il ne le faut laisser de loin,

De peur que dueil se tourne en rage.

Eugène


Ô fortune à double visage,

Prospère à ce que j'ai pensé ! [1555]

Messire Jean


Avez-vous en vous compassé

Moyen de ces maux amortir ?

Eugène


Fort bien fort bien, si consentir

À son presque mourant Eugène

Ne refuse ma soeur Hélène. [1560]

Messire Jean


D'elle je m'assure si fort

Que jusqu'à l'autel de sa mort

S'étend l'amitié fraternelle.

Eugène


Tout cet accord ne gît qu'en elle,

S'ell' le fait, tant qu'elle vivra [1565]

Sa vie à elle se devra,

Et si je lui devrai ma vie.

Messire Jean


Déjà je brûle tout d'envie

De savoir ce que voulez dire/

Eugène


Il faut secrètement conduire [1570]

Cette chose, afin que l'honneur

Offensé, n'offense mon heur :