Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 2, Garnier.djvu/400

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Le roi l'aime, il l'élève, il en fait ses délices,

On le voit réussir à tous ses exercices.

Voilà le premier acte : et dans l'autre suivant

Il s'échappe, et se met à la merci du vent : [640]

Il aborde en une île, où l'on faisait la guerre :

Au milieu d'un combat il vient comme un tonnerre :

Prend le faible parti, relève son espoir :

Un Roi lui doit son sceptre, et désire le voir :

Il veut en sa faveur partager sa couronne : [645]

Sa fille en le voyant à l'amour s'abandonne :

Un horrible Géant du contraire parti

Fait semer un cartel, il en est averti,

Il se présente au champ, il se bat, il le tue ;

Voilà des ennemis la fortune abattue. [650]

Enfin dedans cet acte, il faudrait de beaux vers

Pour dire ses amours et ses combats divers.

AMIDOR
.


Ce sujet est fort beau, grave-doux, magnifique ;

Et si je le comprends, il est tragicomique.

SESTIANE
.


La Princesse en l'autre acte, avec son cher amant [655]

Se trouve au fond d'un bois.

AMIDOR
.


Nommez-le Lisimant,

La Princesse Cloris, pour plus d'intelligence.

SESTIANE
.


Cloris donc en ce bois cède à sa violence :

Elle en a deux jumeaux qu'elle élève en secret.

MÉLISSE
.


Ma soeur, voici mon père.

SESTIANE
.


Ah ! Que j'ai de regret : [660]

C'était là le plus beau.

AMIDOR
.


Sa rencontre est moleste.

SESTIANE
.


Quelque jour, Amidor, je vous dirai le reste.



Scène V



Alcidon, Sestiane


ALCIDON
.


Je vous cherchais partout, mes filles, qu'est-ce ci ?