Le roi l'aime, il l'élève, il en fait ses délices,
On le voit réussir à tous ses exercices.
Voilà le premier acte : et dans l'autre suivant
Il s'échappe, et se met à la merci du vent : [640]
Il aborde en une île, où l'on faisait la guerre :
Au milieu d'un combat il vient comme un tonnerre :
Prend le faible parti, relève son espoir :
Un Roi lui doit son sceptre, et désire le voir :
Il veut en sa faveur partager sa couronne : [645]
Sa fille en le voyant à l'amour s'abandonne :
Un horrible Géant du contraire parti
Fait semer un cartel, il en est averti,
Il se présente au champ, il se bat, il le tue ;
Voilà des ennemis la fortune abattue. [650]
Enfin dedans cet acte, il faudrait de beaux vers
Pour dire ses amours et ses combats divers.
Ce sujet est fort beau, grave-doux, magnifique ;
Et si je le comprends, il est tragicomique.
La Princesse en l'autre acte, avec son cher amant [655]
Se trouve au fond d'un bois.
Nommez-le Lisimant,
La Princesse Cloris, pour plus d'intelligence.
Cloris donc en ce bois cède à sa violence :
Elle en a deux jumeaux qu'elle élève en secret.
Ma soeur, voici mon père.
Ah ! Que j'ai de regret : [660]
C'était là le plus beau.
Sa rencontre est moleste.
Quelque jour, Amidor, je vous dirai le reste.
Scène V
Je vous cherchais partout, mes filles, qu'est-ce ci ?