Page:Fournier - Le Théâtre français au XVIe et au XVIIe siècle, t. 2, Garnier.djvu/415

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D'une amour d'Alexandre.

AMIDOR
.


Ah ! Quelle absurdité.

Quoi du grand Alexandre ? Elle est donc chimérique ?

Voilà ce que produit la lecture historique, [980]

Et celle des romans dans les jeunes esprits,

Qui de fantômes vains sentent leurs cœurs épris.

Alors que fraîchement ils ont lu quelque histoire :

Cette humeur changera.

PHALANTE
.


Je le pourrais bien croire ;

Et mêmes ces beaux vers ont des charmes puissants [985]

Pour lui bien reprocher qu'elle a perdu le sens.

AMIDOR
.


Donc, au lieu de ces mots, rigoureuse Cassandre,

Mettez au premiers vers, amante d'Alexandre ?

Ce trait la piquera.

PHALANTE
.


L'avis est excellent.

J'admire cet esprit.

AMIDOR
.


C'est là notre talent. [990]

PHALANTE
.


Je la pourrais bien vaincre à force de largesses,

Si les biens lui plaisaient, j'ai de grandes richesses ;

Mais ce charme est plus propre à gagner ses parents,

En voici, ce me semble, un des plus apparents :

Il m'a promis secours, je vois Alcidon même. [995]

AMIDOR
.


Je m'en vais cependant méditer un Poème

Ces vers valent cent francs, à vingt francs le couplet.

PHALANTE
.


Allez, je vous promets un habit tout complet.



Scène V



 
Lysandre, Alcidon, Phalante


LYSANDRE
.


Vénérable Alcidon, je vous offre Phalante,

Pour digne serviteur de ma belle parente, [1000]