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XVI
MON ENCRIER

anciennes intimités de M. Bourassa avec MM. Edmond Lepage, Tancrède Mardi et quelques autres.

Malgré quelques erreurs d’appréciation comme celle qu’il commit — après Taine, Renan et toute la Sorbonne d’avant la guerre — à l’égard de la science et de civilisation allemandes, et malgré des généralisations injustifiées comme celle où son âme droite fut conduite par l’improbité trop générale de nos classes dirigeantes, Jules Fournier est probablement, à tout prendre, l’intelligence la plus complète et la plus fine qui ait encore paru parmi nous. En politique, en littérature, en pédagogie (cf. les vues exprimées dans la Chaire de littérature de Laval…), en linguistique, en histoire, il aura pensé juste. Tel article qu’il écrivit pour rappeler au respect de la mesure, à propos des romans de M. Hector Bernier, un critique d’ailleurs estimable, fera à lui seul comprendre à nos descendants l’apocalyptique stérilité intellectuelle de la génération canadienne-française de 1910. Son œuvre parle par elle-même, aucun commentaire ne la pourrait grandir.

OLIVAR ASSELIN