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LA FAILLITE (?) DU NATIONALISME

re, — l’ayant prouvé à l’évidence même, — il ne s’est pas tenu pour content, il a voulu le prouver davantage encore. Ayant déjà invoqué à l’appui de sa cause toutes les raisons sérieuses, probantes et claires qui se pouvaient trouver, il a voulu, à toute force, trouver d’autres raisons encore.

Il en a trouvé, effectivement, — mais qui n’étaient ni probantes, ni claires, ni même sérieuses. De là tous ces arguments nouveaux, chaque jour plus futiles et plus instables, par lesquels il s’obstine depuis si longtemps à vouloir remplacer, comme par autant d’appuis branlants et caducs, les soutiens solides de sa doctrine.

Arguments étranges, en vérité, s’il en fut jamais, et dont vainement on se demande ce qu’en peut bien espérer M. Bourassa.

Également savants et embrouillés, pour la plupart, — à ce point qu’on ne saurait dire s’ils sont plus embrouillés que savants ou plus savants qu’embrouillés, — ils ont d’abord ceci contre eux de décourager, la moitié du temps, l’entendement même le mieux disposé. Chose merveilleuse, cet homme à l’esprit souvent si clair, au raisonnement si direct et si alerte, il y a des jours, tant il abonde en considérations quintessenciées et fumeuses, où l’on croirait presque voir en lui, bien plutôt qu’un publiciste de notre époque et de notre pays, un casuiste espagnol du XVIIe siècle