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MON ENCRIER

Sans plus chercher, nous nous arrêterons tout de suite, si vous n’y voyez pas d’objection, à ceux qu’il donna durant l’automne de 1914 : je voudrais bien aussi rappeler ceux de 1915, où le procédé s’accuse avec plus de force encore s’il se peut, mais tout un volume y suffirait à peine.

En ces derniers mois donc de 1914, ainsi qu’il a été montré plus haut, M. Bourassa s’affirmait très résolument en faveur de la participation, — de la participation en faveur des Alliés. — Seulement, il ne pouvait d’autre part, en toute justice pour les Empires du Centre, ne pas nous informer que « la responsabilité principale de la guerre », selon lui, résidait « à Pétersbourg plutôt qu’à Berlin », et c’est-à-dire chez nos nouveaux alliés les Russes plutôt que chez nos ennemis les Allemands (29 août). — Seulement, lisant à quelque temps de là, dans une revue anglaise[1], que le ministre de Russie à Belgrade « avait encouragé les Serbes à déchirer le traité de partage que le czar avait garanti », il ne peut se tenir de communiquer immédiatement la précieuse trouvaille à son public. « Tiens, tiens ! Voilà que nous allons nous battre pour des gens qui déchirent — tout comme Guillaume le Monstre — les traités qu’ils avaient garantis » (28 août). — Seulement, il se croirait en conscience de nous laisser ignorer plus longtemps que les Serbes d’Autriche,

  1. La Contemporary (article de M. Brailsford).