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LA FAILLITE (?) DU NATIONALISME

Or, ce changement d’orientation, par lequel se justifierait, selon lui, son attitude de cette époque, ce changement, à la vérité, s’est bien produit, mais pas avant la seconde session de guerre, pas avant janvier 1915.

Jusque-là, — les Chambres étant en vacances, — notre intervention devait, nécessairement, garder en principe le même caractère qu’elle avait pris dès la première session de guerre en août 1914 et qui n’avait pas empêché M. Bourassa, le 8 septembre suivant, d’écrire l’article que l’on sait.

Ou cette politique était bonne le 8 septembre, ou elle était mauvaise. — Si elle était mauvaise, pourquoi M. Bourassa l’approuvait-il ? — Si elle était bonne, elle ne l’était pas moins en octobre, novembre et décembre suivants.

Nous objecterait-on que, bonne peut-être en principe, ou du moins pas plus mauvaise qu’elle n’était au début, elle annonçait alors, en fait, des conséquences que M. Bourassa n’avait point pu soupçonner d’abord ? Il nous suffirait de répondre que, loin de ne les avoir point soupçonnées, M. Bourassa les avait si bien prévues, ces conséquences, que dès cette même date du 8 septembre il les jugeait, en propres lettres, « désastreuses » pour l’avenir du pays. — « … Et l’avenir se chargera de démontrer, trop durement peut-être, que son intervention militaire, peu efficace pour les nations en guerre, aura des conséquences désastreuses pour lui. »