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CHANTECLER À LA SCÈNE[1]



Comme tout provincial qui se respecte, j’ai voulu, en arrivant à Paris, m’offrir un fauteuil à Chantecler. Il convient que je vous en dise au moins deux mots, encore que la Porte-Saint-Martin puisse à la rigueur se passer de la réclame de la Revue Canadienne, et M. Rostand de l’appréciation, quelle qu’elle soit, que je pourrai faire de son œuvre.

⁂ Je ne vais pas y aller par trente-six chemins : comme pièce de théâtre, Chantecler est, à proprement parler, au-dessous de tout.

Vous entendez assez que je ne songe pas à appuyer cette opinion sur une particulière compétence en ces matières. Je ne suis pas un écrivain et je n’ai aucune prétention à la littérature, encore moins au théâtre. Si cela peut vous intéresser, je vous dirai même que je n’ai seulement jamais joué sur une scène d’amateurs, ce qui chez nous, vous le savez, n’est pas une petite originalité…

Mais il ne faut pas toujours être cuisinier pour juger d’un plat… ni même gastronome. Cette comparaison vénérable s’applique parfaitement

  1. Revue Canadienne, juillet 1910.