Chasse le souvenir des candides serments
De celle que tu aimes,
Ton esprit n’y verra que sujets de romans
Et matière à poèmes.
N’évoque pas non plus les beaux jours consacrés
À l’ardente nature,
Ta mémoire, depuis, les a dénaturés
Par la littérature.
Le rapide présent ou le bel avenir
Ne charme ni ne touche,
Tel baiser donnera le cruel souvenir
D’une plus chère bouche.
Il te faut ignorer tout sentiment nouveau,
Toute tendresse douce,
Involontairement, le livresque cerveau
Les chasse et les repousse…
Mais du laurier, surtout, fuis les amers rameaux.
— Tour d’ivoire et d’argile, —
Il n’est de calme vrai que parmi les tombeaux,
Farouche et sûr asile !
Nous n’avons pas besoin d’insister sur l’intérêt que présentent de telles pièces, où se trahit, pour ainsi dire à chaque vers, l’un des plus riches tempéraments de poète et d’artiste qui se soient révélés depuis longtemps.
Citerons-nous encore ?
Que ce fût le glaive ou la crosse abbatiale,
La licorne, la fleur, les monstres ou les dieux,