calme assurance et de tranquille certitude. Foin du docteur de Mistook et de son rival le rebouteur ! Appelés tous deux à guérir la mère Chapdelaine, loin de la sauver ils n’avaient même pas su lui dire de quel mal elle se mourait. Au chevet d’une autre malade, qui s’appelle la Langue française au Canada, et dans un cas non moins obscur s’il n’est pas tout à fait aussi grave, vous allez, vous, leur apprendre ce que c’est qu’un véritable guérisseur. En un clin d’œil, vous aurez non-seulement pénétré à fond le mal qui mine sourdement la malheureuse, — sa nature, ses causes, — mais encore vous y aurez, c’est bien simple, trouvé d’infaillibles remèdes.
I. — Et tout d’abord, la langue française en ce pays souffre d’un certain nombre d’affections aiguës ou chroniques, — surtout chroniques, — telles que « barbarismes, solécismes, anglicismes, provincialismes, rusticismes, plébéïanismes, décadentismes », etc. (p.40), dont la plus développée comme la plus pernicieuse est bien incontestablement l’anglicisme. (Voir, notamment, pp. 47 et suivantes.)
II. — Quelles causes ont pu produire tous ces monstres à noms étranges, il n’est pas plus difficile de l’imaginer. C’est d’abord et surtout le contact journalier du français avec l’anglais, (pp. 53 et suivantes) ; ensuite le peu de surveillance que nous exerçons sur notre langage (pp.