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MON ENCRIER

gage, le commerce des grands écrivains, — vous entendrais-je même plus tard, les circonstances ayant changé, nous donner à nous-mêmes le même conseil, — que, bien loin de m’en amuser, je ne pourrais sans doute qu’y applaudir… Conseil, en effet, non-seulement utile, selon moi, à qui le peut suivre, mais encore essentiel, et de tous peut-être le plus précieux.

Sans attacher, je l’avoue, la même importance aux deux autres préceptes que vous nous tracez, je ne songerais pas davantage — hors du cas présent ou d’un cas semblable — à les trouver risibles. L’un (surveiller son langage) me semblerait très propre au moins à consolider des progrès déjà acquis, et l’autre (étudier les Corrigeons-nous) à en susciter de nouveaux. Je viens de dire ce que je pense, pour nous et au moment actuel, de l’emploi de ce dernier procédé : que l’on puisse néanmoins, à l’occasion, trouver profit à combattre directement les pustules (s’il m’est permis de reprendre cette comparaison plus juste que poétique), je n’en discouviens pas. Ce genre de médication a parfois du bon, et, s’il est essentiel de s’attaquer au mal d’abord, il n’est pas toujours inutile, quoiqu’on en ait dit, de traiter ensuite et auxiliairement les symptômes.

Et donc, ce n’est pas à vos remèdes en eux-mêmes que j’en ai : des trois, l’un selon moi est de première qualité, les deux autres plus