sur vingt, je ne dirai pas médiocres, mais au-dessous de tout. Les vers en particulier sont, par la pensée, d’une platitude inexprimable, et, quand à la facture, je n’en parle pas. Notre collaborateur Malo[1], qui n’a pourtant pas l’habitude de reculer devant les chevilles, aurait certainement rougi de signer les vers de Joseph Quesnel, de Joseph Mermet ou de Michel Bibaud.
Ce que j’en dis, ce n’est point du tout pour déprécier ces ancêtres des barbouilleurs de papier que nous sommes. Il est certain qu’ils ont eu, malgré tout, infiniment de mérite à tenter le moindre effort intellectuel, et que, si leurs œuvres n’ont pas été à la hauteur de leurs intentions, ce fut un peu leur faute sans doute, mais ce fut surtout celle du pays, des circonstances, et du goût de l’époque… Je veux seulement dire mon étonnement de la façon dont M. Roy a cru devoir les aborder, et de la méthode qu’il a suivie dans l’appréciation de leurs travaux.
Il applique aux poésies de Joseph Mermet, par exemple, les procédés d’analyse que d’autres ont essayés sur Voltaire ou sur Joseph de Maistre. Il distingue tour à tour en cet écrivain le
- ↑ Rue Saint-Jacques, qui ne se souviendra de ce Tyrtée qui vendait lui-même ses vers, pas plus mauvais que d’autres, et pour un rien les chantait ? Il portait à l’occasion au Nationaliste des vers d’actualité.