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Page:Fournier - Mon encrier (recueil posthume d'études et d'articles choisis dont deux inédits), Tome II, 1922.djvu/37

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NOS ORIGINES LITTÉRAIRES

barde patriotique et guerrier, le poète descriptif, le faiseur de madrigaux et d’impromptus, le satirique, et que sais-je encore ? De même, il passe successivement en revue, sous couleur de nous faire connaître Joseph Quesnel, cinq ou six « genres » : l’épître, l’idylle, la poésie didactique, la comédie… Tout cela à propos de pièces uniformément insensées, tout cela à propos de nullités complètes et absolues ; tout cela, je ne dirai pas sans une plaisanterie, mais même sans un sourire. Il commente et dissèque ces pauvretés avec le plus grand sérieux, du même ton, et dans le même style, qu’il étudierait la Phèdre de Racine ou les Oraisons funèbres de Bossuet.

Écoutez-le par exemple définir le genre de talent de Joseph Quesnel :

Joseph Quesnel fait surtout de la poésie légère et badine. Sa muse ne se lasse pas de plaisanter, et surtout il lui arrive de s’y prendre de façon si spirituelle et si délicate que les vers du poète sont alors tout pénétrés de grâce aisée et souriante. À cet élégant badinage, il joint volontiers une ironie piquante qui, sans paraître y toucher, enfonce ses fines pointes dans la chair d’autrui.

Il ajoute (p. 129) :

L’Épitre à W. Généreux Labadie est l’une des œuvres qui caractérisent le mieux la facilité abondante et la malice courtoise de l’auteur.

Puis il reproduit les meilleurs vers de cette « épître » afin que nous puissions vérifier nous-mêmes l’exactitude de son assertion. En voici quelques-uns :