Cette déclaration nous met singulièrement à l’aise pour transcrire ici une réflexion que nous nous faisions l’autre soir tout en écoutant disserter le nouveau professeur. C’est à savoir que l’on ne dira jamais assez jusqu’à quel point il est regrettable que cette chaire, à Laval, ne soit pas occupée par un Canadien au lieu de l’être par un Français.
Vous connaissez trop les sympathies du Nationaliste à l’endroit de la France et des Français pour pouvoir penser que cette idée, chez nous, provienne du moindre sentiment gallophobe. Encore moins supposerez-vous qu’elle s’inspire d’une confiance exagérée dans la valeur de nos compatriotes.
Nous demandons seulement — laissant de côté toute préoccupation chauvine et tout préjugé — s’il ne serait pas préférable que notre unique chaire de littérature eût pour titulaire un homme de notre pays.
Pour nous, au seul point de vue, encore une fois, de la qualité de l’enseignement, nous croyons qu’homme pour homme, science pour science et talent pour talent, c’est le Canadien qui vaudrait le mieux.
S’il s’agissait de mathématiques, sans doute le professeur étranger, toutes choses étant égales d’ailleurs, serait-il aussi utile que le professeur de chez nous.