ont sans doute fait un grand bien, et nous ne saurions trop rendre hommage à leur mérite. Nous croyons cependant qu’il n’y aura jamais qu’un homme de chez nous pour nous donner, à Montréal, non pas un cours ou une conférence qui conviendrait à un auditoire de Paris ou de Lyon, mais un travail parfaitement adapté aux exigences particulières de notre esprit.
On ne connaît personne parmi les nôtres qui pourrait entreprendre aujourd’hui cet enseignement difficile. Il ne tient qu’à nous, cependant, de modifier à notre avantage cette situation. Il est tels de nos publicistes qui auraient pu faire des professeurs distingués. Il ne leur a manqué pout cela que la formation des grandes universités. La plupart, sinon tous, sont engagés aujourd’hui trop profondément dans d’autres voies pour songer à s’orienter vers la carrière des lettres.
Par contre, on n’aurait pas à chercher bien longtemps parmi les jeunes hommes d’aujourd’hui pour en trouver quelques-uns qui soient à la hauteur de cette ambition, et, de plus, disposés à y consacrer leur vie.
Qu’on les envoie aux sources de l’enseignement, et nous aurons en eux, quand ils nous reviendront, des professeurs dont nous aurons lieu d’être fiers. Ils nous donneront alors ce que nous n’avons pas encore connu, c’est-à-dire