voquer chez l’élève un effort fructueux. Avec un sujet aussi circonscrit, portant sur des faits qui sont pour lui d’étude facile, celui-ci courrait beaucoup moins de risques de se perdre dans les déclamations nuageuses.
Il pourrait par exemple, dans son plaidoyer en faveur du parler canadien-français, d’abord concéder les fautes réelles ; puis justifier certaines expressions créées ou adoptées pour exprimer des choses qui n’existent pas en France ; enfin rappeler les circonstances difficiles malgré lesquelles le français a pu se maintenir ici et la situation relativement florissante qu’il occupe aujourd’hui dans le pays. Ce sont là toutes choses qu’il connaît, auxquelles il est capable de s’intéresser, et qui, loin d’être à ses yeux de vagues abstractions, lui représentent au contraire des réalités concrètes, et pour ainsi dire tangibles.
Voilà deux sujets de composition. Dites maintenant lequel vous paraîtrait le plus propre à développer chez l’élève la réflexion personnelle, c’est-à-dire le travail qui est en même temps à la base, au centre et au sommet de toute formation littéraire sérieuse.
⁂ L’Université Laval compléterait utilement son œuvre le jour où elle pourrait enfin installer dans cette chaire un titulaire canadien. Les professeurs qu’elle y a appelés depuis dix ans