source certaine, c’est qu’un jour on y a pendu un condamné politique : Riel. Après tant d’années, cette iniquité fait encore frémir l’ancien prisonnier de l’Empire.
— Moi, dit-il, on avait voulu me fusiller, tout simplement. Si Thiers n’était pas intervenu…
Arthur Buies, au temps où il publiait sa Lanterne canadienne, lui en avait adressé des numéros ; mais cela est très vague dans sa mémoire.
Je l’amène à parler de la situation politique en France.
— C’est tout ce qu’il y a de plus mêlé, dit-il, de plus obscur, de plus indéchiffrable. Il semble que nous vivions dans le délire. La France ne sait plus sur quel pied danser. Nous nous avançons chaque jour davantage dans l’incohérence.
— Et que pourra-t-il sortir de tout cela ?
— Ne me le demandez point. Je ne vois pas de solution. (Un silence.) Et personne n’en voit. On a beau interroger les gens, ceux qui ont du savoir, ceux qui ont de l’expérience ; tous paraissent perdus comme je le suis, tous avouent ne voir partout que des ténèbres.
— On parle, depuis quelque temps, d’une réaction monarchique. Que pensez-vous de ce mouvement ?
— Oh ! écoutez… J’estime infiniment Charles Maurras, qui est certainement l’un des plus