forts cerveaux que nous ayons. Il a autour de lui Jules Lemaître et quelques autres. Oui… Mais ils ne pourront jamais rien faire d’effectif. Je ne crois pas, pour ma part, à une restauration monarchique.
— Et les Camelots du Roy ?
— Ce sont des jeunes gens que j’aime beaucoup. Ils sont jeunes, généreux, enthousiastes, je les rencontre quelquefois. Un jour, ils m’ont amené, par ruse, à présider une réunion publique qu’ils avaient convoquée. C’est un tour qu’ils m’ont joué. Je ne leur en veux pas. Mais, pas plus que leurs chefs, ils ne seront jamais des hommes d’action.
— Et pourquoi donc ?
— Ils ne sont pas de la trempe de ceux qui font les révolutions. Ils parlent beaucoup du « coup de force », mais ils ne pourraient jamais le réaliser. Ils sont trop bien élevés.
Et, comme je le regardais d’un air interrogateur, il ajoute :
— Ceux qui font les révolutions, ceux qui dressent les barricades, ce sont les ouvriers aux mains noires, ce sont les hommes des faubourgs qui se ruent dans les mêlées en montrant leurs bras nus. Mais les Camelots du Roy ? (Secouant la tête d’un air d’incrédulité) Ah non ! par exemple… je vous le répète : ils sont trop bien élevés.