Page:Fournier - Souvenirs de prison, 1910.djvu/60

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On avait commencé par m’affamer et par me tuer à demi par un régime tel qu’on n’en impose pas de pire aux incendiaires ou aux faussaires, puis après cela M. le shérif Langelier me donnait à choisir… :

— Décidez vos amis à ne pas critiquer le jugement de mon frère ; arrêtez toute agitation autour de cette affaire, et dans trois semaines vous serez libre. Mais si vos amis font du potin, c’est vous qui paierez pour… »

En d’autres mots encore, on me faisait dire, à la fois par le shérif et par le gouverneur :

— Que vos amis se taisent, ou bien… gare à l’Italien !

Le cou sur le billot — je veux dire en face de la cellule mortelle — je refusai ce marché honteux…