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mille éclats le verre de la lampe, et sort enfin par la fenêtre en brisant un carreau. Un cri étrange, perçant, impossible à décrire, s’élève au milieu de ces bruits divers, et Céline qui se bande la tête avec son mouchoir aperçoit à la lueur fumeuse de la mèche sautillante, Mariette tombée de son siège, se tordant en proie à d’horribles convulsions.

Prompte comme la pensée, elle se précipite sur l’enfant, lui soulève la tête et essuie l’écume rosée qui apparaissait sur ses lèvres. Puis elle se tourne vers Cyprien pour le prier de la porter sur son lit ; celui-ci avait disparu.

Ayant relevé et couché elle-même la petite Miette, elle court chez la voisine qui se hâte d’aller chercher le médecin. Celui-ci ne tarde pas à arriver. Il examine longuement l’enfant malade, prononce un nom de maladie (en ique) tout à fait inintelligible à Céline, donne les soins les plus urgents, en prescrit d’autres, et part en exprimant le désir de voir le père de l’enfant à sa visite du lendemain.

Dans le cours de la nuit, des crises terribles se succédèrent presque sans interruption. Au petit jour, épuisée et inerte, la petite tomba dans un sommeil léthargique semblable à la mort. Près de son lit, appuyée sur la table où la lampe brûlait encore, Céline vaincue par la fatigue avait succombé au sommeil, lorsque Cyprien entra en titubant, et, sans même leur jeter un coup d’œil, alla s’écraser sur son lit en grognant comme une brute.

À sa visite matinale, le médecin laissa deviner à Céline que Mariette ne souffrirait pas long-