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tournant sur son lit qu’il inondait de son sang, et où il retombait bientôt inerte, évanoui.

Le médecin rappelé en toute hâte déclara, après un nouveau pansement, qu’il ne répondait pas de la vie du blessé si cette scène se renouvelait. C’est alors que Céline télégraphia à madame Lachance.

Le lendemain, alors que le calme semblait être revenu au malade très affaibli par la perte de son sang. Maria qui, en attendant sa mère, s’était installée au chevet de son frère, osa lui parler de voir le prêtre.

— Le prêtre ? dit Cyprien tout étonné, suis-je donc en danger ?

— Non, répondit sa sœur, mais cela ne fait pas mourir non plus.

Et comme le malade ne répondait pas, Maria ne crut pas devoir insister. Le midi, Céline revint à la charge, disant combien sa mère, qui arriverait dans la soirée, serait heureuse. Fatigué par ces instances, il acquiesça enfin d’un air ennuyé ; puis tournant la figure vers la muraille, il feignit de s’endormir.

C’était vers 5 heures de l’après-midi. Pendant que Maria courait au presbytère pour réclamer les secours du prêtre, Céline mettait un peu d’ordre dans la chambre du malade. Lorsqu’elle en vint à préparer la table pour l’Extrême-Onction, elle s’aperçut qu’elle n’avait plus de drap convenable pour la couvrir. Jetant alors un coup d’œil vers Cyprien qui semblait reposer, elle dit à mi-voix : « Madame Larose ne me refusera pas ce service » et sur la pointe des pieds