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La laiterie.



V ous avez entendu dire des merveilles, je gagerais, de l’étonnante machine à tirer les vaches ! Alors, si vous avez de la jarnigoine pour deux sous, vous vous êtes dit : Pauvres vaches ! Oui, pauvres vaches, va ! Quoique ce ne soit pas de mes affaires ni rien en toute, j’aimerais presque autant les voir tirer… avec un fusil. Parce qu’elles vont dans les pacages couper l’herbe, on les prend pour des faucheuses. On leur amarre sur le dos des courroies sous lesquelles on cache traîtreusement des fils qui conduisent l’électricité ; puis l’on pompe, sans autres cérémonies, le lait, qui passe de la vache dans le célèbre bidon, et : « Marche donc, Fann ! » Le lait, la crème et le beurre sont vendus : rien de mieux. En revenant de mener le lait