Page:Frère Gilles - Les choses qui s'en vont, 1918.djvu/92

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
92
LES CHOSES QUI S’EN VONT

sur les parées comme des balles. Les pif-pof réguliers des fléaux, comme les mesures d’un puissant chronomètre, semblaient appeler par leur rythme, le chant et la danse.

Tant qu’au chant, ils n’étaient jamais à court de rigodons, vous pouvez en être certain. Seulement dans le nombre de ceux qui nous avaient endormis dans le ber ou dans la petite balancine, il y en avait bien manque qui pouvaient accorder comme il faut, avec la mesure des batteux. Ce refrain par exemple, que Clumette choisissait de « pé-fé-ence » parce qu’il parlait gras, lui, et qu’il ne se trouve qu’un R dans celui-là :

Quand j’étais dans les champs de pois,
J’en cuyais deux, j’en mangeais trois :
P’tit petouch’ Petit petingue,
Son p’tit petouche, son p’tit petingue,
Son p’tit petouch’ la belle avé moi.

Pour la danse c’était encore plus aisé, vu que le travail du battage semblait l’exiger. Si vous aviez jeté un coup d’œil par la petite porte de la batterie, vous auriez vu les batteux se faisant vis-à-vis, en se renvoyant la révérence,