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Page:Fréchette - La Voix d’un exilé - 1868.djvu/3

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la
VOIX D’UN EXILÉ.

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PREMIÈRE ANNÉE.
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Aux Libéraux du Canada.
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Ceux qui, aujourd’hui, s’exilent en si grand nombre, parce que le dégoût pour les hommes et les mesures actuels les pousse à aller respirer un air plus pur, disent à l’étranger quels sont les stigmates que le colon porte au front.......... Ils donneront de plus en plus des consolations et des espérances aux opprimés : ils avancent l’heure des rétributions, l’heure des nobles vengeances, où le bien sera fait même à ceux qui ont pratiqué le mal.

L’HON. J. J. PAPINEAU.


Ô terre des aïeux ! ô sol de la patrie !
Toi que mon cœur aimait avec idolâtrie,
Me faudra-t-il mourir sans pouvoir te venger !
Hélas ! oui ; pour l’exil, je pars, l’âme souffrante,
Et, giaour errant, je vais planter ma tente
Sous le soleil de l’étranger.

Quand, du haut du vaisseau qui m’emportait loin d’elles,
J’ai jeté mes regards sur tes rives si belles,
Ô mon beau Saint-Laurent, qu’ai-je aperçu, grand Dieu !
Toi, ma patrie, aux mains d’une bande sordide,
Haletante d’effroi, vierge pure et candide
Qu’on traîne dans un mauvais lieu.