Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/17

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Les peuples, sous ses yeux, roulent en tourbillon ;
Et comme, lorsque au loin défile un bataillon,
Les hauts cimiers seuls sont en vue,
Des héros et des grands elle compte les jours ;
Mais des petits, hélas ! oubliés pour toujours,
La foule est à peine entrevue.

Amant passionné des temps qui ne sont plus,
Quand, j’évoque, rêveur, des siècles révolus
L’image au fond de ma mémoire ;
Ou quand, ceignant le front de nos nobles aïeux
D’un diadème d’or, Garneau fait sous mes yeux
Surgir tout un passé de gloire ;

Alors, dans les reflets d’un songe vaporeux,
Je vois passer au loin les mânes de nos preux
En cohorte resplendissante,
Jetant à l’Angleterre un sublime cartel,
Et gravant sur nos bords un poëme immortel,
De leur épée éblouissante.