Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/26

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L’orage m’emporta loin de la blonde rive
Où ton esquif flottait toujours à la dérive,
Bercé par des flots bleus pleins d’ombrages mouvants.
Et depuis, ballotté par la mer écumante,
Hochet de l’ouragan, jouet de la tourmente,
J’erre de vague en vague à la merci des vents.

Oui, je suis loin, ami ! mais souvent les rafales
M’apportent des lambeaux de clameurs triomphales ;
Et j’écoute, orgueilleux, ton nom que l’on redit…
Alors je me demande, en secret, dans mon âme,
Si tu songes parfois, quand la foule t’acclame,
A celui qui jadis tant de fois t’applaudit,



Chicago, octobre 1869.