Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/28

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Comme l’antique Hercule, ô colosse indompté,
Tu t’en vas promenant ta fière majesté
De l’Equinoxe jusqu’à l’Ourse ;
Et ton onde répète aux tièdes océans
L’épithalame étrange et les concerts géants
Des glaciers où tu prends ta source.

Tu connais tous les cieux, parcours tous les climats.
La pirogue indienne et le pesant trois-mâts
Te parlent de toutes les zones.
L’aigle ami des hivers, le pélican frileux,
Le sombre pin du Nord, et le coton moelleux
Se mirent dans tes vagues jaunes.

Vois ! tandis qu’à tes pieds, sur ton cours attiédi,
L’oranger qui se berce aux brises du midi,
Verse ses parfums et son ombre,
A ton front les sapins, accroupis à fleur d’eau,
Te tressent, blancs de givre, un éternel bandeau
De leurs arabesques sans nombre,