Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/6

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Écharpe de Titan sur le globe enroulée,
Le grand fleuve épanchait sa nappe immaculée
Des régions de l’Ourse aux plages d’Orion,
Baignant le steppe aride et les bosquets d’orange,
Et mariant ainsi, dans un hymen étrange,
L’Équateur au Septentrion.

Fier de sa liberté, fier de ses flots sans nombre,
Fier du grand pin touffu qui lui verse son ombre,
Le Roi-des-Eaux n’avait encore, en aucun lieu
Où l’avait promené sa course vagabonde,
Déposé le tribut de sa vague profonde,
Que devant le soleil et Dieu !…