Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/7

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II

Jolliet ! Jolliet ! quel spectacle féerique
Dut frapper ton regard, quand ta nef historique
Bondit sur les flots d’or du grand fleuve inconnu !
Quel sourire d’orgueil dut effleurer ta lèvre !
Quel éclair triomphant, à cet instant de fièvre,
Dut resplendir sur ton front nu !

Le voyez-vous, là-bas, debout comme un prophète,
Le regard rayonnant d’audace satisfaite,
La main tendue au loin vers l’Occident bronzé,
Prendre possession de ce domaine immense,
Au nom du Dieu vivant, au nom du roi de France,
Et du monde civilisé !