Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/64

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L’humble tombe des bois n’a ni grille ni marbre ;
Mais, poëte naïf, à l’écorce d’un arbre
Cet étrange mourant confia son regret,
Jetant sa plainte amère au vent de la forêt.
La légende a doré cette histoire touchante :
L’arbre n’est plus debout ; mais le peuple qui chante,
Bien souvent, au hameau, fredonne eu soupirant
La complainte qu’alors chanta Cadieux mourant.

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O sinistre Ottawa, combien de sombres drames
Dieu n’a-t-il pas écrits dans le pli de tes lames
Et sur les flancs rugueux de tes âpres récifs !
Dans les ombres du soir, combien de cris plaintifs,
Combien de longs sanglots, combien de plaintes vagues
Ne se mêlent-ils pas aux clameurs de tes vagues ?
Ah ! c’est que, sous tes flots et dans tes sables mous,
Bien des corps délaissés dorment dans tes remous !
Ceux-