Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/69

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Soudain, au flanc moelleux d’un nuage qui dort,
La lune, dans le ciel, montre sa corne d’or…
C’est l’heure des adieux, cette heure solennelle
Où l’Ange des regrets emporte sur son aile,
Pour que notre bonheur ne dure pas toujours,
Les rêves de jeunesse et les serments d’amours !
Il fallait nous quitter… Longtemps nous hésitâmes,
Comme si nous laissions quelque part de nos âmes.
La brise du matin soufflait dans les tilleuls :
Longs furent les adieux ; — puis nous revînmes seuls.

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Vous n’étiez plus là, non ; mais vous savez sans doute
Que mon cœur soupira tout le long de la route !