Page:Fréchette - Les Fleurs boréales.djvu/68

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Les arbres du chemin, sous les baisers du vent,
Secouaient sur nos fronts leur éventail mouvant
De feuilles, où perlaient des gouttes de rosée
Qui troublaient du ruisseau la surface irisée ;
Et tous quatre, égrenant, sans songer au sommeil,
Des heures de la nuit le chapelet vermeil,
Nous cheminions gaîment, — ô bonheurs éphémères ! —
L’âme dans le ciel bleu, le front dans les chimères…
Et moi, tout rajeuni, j’écoutais plein d’émoi
Les chœurs harmonieux qui s’éveillaient en moi.

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Vous étiez là, Louise ; et vous savez sans doute
Ce que mon cœur chantait tout le long de la route.